Cinéma « Mur » de Simone Bitton     

Cinéma « Head On » de Fatih Akin  

Mur est une méditation cinématographique personnelle sur le conflit israélo-palestinien, proposée par une réalisatrice qui brouille les pistes de la haine en affirmant sa double culture juive et arabe.Dans une approche documentaire originale, le film longe le tracé de séparation qui éventre l'un des paysages les plus chargés d'histoire du monde, emprisonnant les uns et enfermant les autres.
Sur le chantier aberrant du mur, les mots du quotidien et les chants du sacré, en hébreu et en arabe, résistent aux discours de la guerre et se fraient un chemin dans le fracas des foreuses et des bulldozers. Toute la beauté de cette terre et l'humanité de ses habitants sont offertes au spectateur comme un dernier cadeau, juste avant de disparaître derrière le Mur.
http://www.babelmed.net/

« Chabiba » de Karim Zyad et le groupe Ifriqya
 http://www.planet-dz.com/

Cahit sait ce que signifie "commencer une nouvelle vie". Drogue et alcool endorment son mal de vivre. La jeune et jolie Sibel est, comme Cahit, turco-allemande et aime trop la vie pour une musulmane convenable. Afin de fuir la prison d'une famille dévote et conservatrice, elle feint une tentative de suicide. Mais c'est la honte, et non la liberté, qui l'attend. Seul le mariage peut la sauver. Elle supplie alors Cahit, à peine croisé à l'hôpital, de l'épouser. Il refuse, puis accepte, à contrecoeur. Pour la sauver, peut-être... Pour faire quelque chose de bien dans sa vie. La vie conjuguale se limite au partage d'un appartement, guère plus. Tandis qu'elle savoure sa nouvelle liberté, il voit occasionnellement une ex-petite amie et continue à s'oublier dans l'alcool. Jusqu'à ce que l'amour s'impose à lui comme une évidente voie d'issue...  
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Une construction originale qui permet à Eva Lobò –personnage central de la nouvelle ouvrant le roman – et aussi narratrice, de revenir, vingt ans après l’indépendance du Mozambique , sur les derniers moments de l’ère coloniale tels qu’elle les a vraiment vécus en tant que femme et épouse d’officier engagé dans une guerre d’une violence inouïe.

Lídia Jorge - qui a séjourné au Mozambique de 1972 à 1974 - fait remarquablement ressentir les odeurs et les couleurs, le vide existentiel aussi, de ce monde baroque, vain et terrible qui n’en finit pas d’agoniser.

Sur fond de faillite du discours impérial et patriarcal du salazarisme flamboyant, Eva Lobò / Lídia Jorge interpelle les héritiers de l’Empire portugais et au delà tous ceux qui furent les protagonistes des temps coloniaux : comment ce qui aurait du susciter un immense cri de refus n’a t - il été finalement que murmures étouffés ?

«…..Malgré tout , suivez mon conseil, ne vous souciez pas de la vérité, impossible à reconstituer, ni de la vraisemblance, qui est une illusion des sens ».
« …Je me rendais compte aussi que personne ne parlait de la guerre avec sérieux. Ce qui se produisait dans le Nord était une rébellion et la riposte une contre rébellion. Ou pas même cela – ce qui se produisait c’était des actes de banditisme, et la répression du banditisme se nommait contre-subversion. Mais pas guerre. »

« Décidément, la vérité n’est pas le réel encore que les deux soient jumeaux »(…)

« Arrêtez votre récit ici, laissez-le en suspens, ne lui donnez pas un sens qui soit utilisable, ne le continuez pas, n’écoutez plus les mots. Les mots peu à peu se détachent des objets qu’ils désignent, une fois les mots énoncés seuls des sons se font entendre et des sons ne subsistent que des murmures, le dernier stade avant l’effacement total (…) »
Lídia Jorge

Livre « Le Rivage des Murmures » « A Costa dos Murmurios »

de Lídia Jorge (Ed. Métailié. Collection « Suites »)

Un des livres les plus célèbres de la grande romancière portugaise Lídia Jorge.

Lídia Jorge est née en 1946 à Boliqueime, dans l’Algarve au Sud du Portugal. Licenciée en Littératures romanes, elle a effectué deux séjours en Angola, puis au Mozambique, alors colonies portugaises.

Auteur de nombreux romans dont sept traduits en français - tous aux éditions Métailié - Lídia Jorge est, notamment avec José SARAMAGO prix Nobel de Littérature, et António LOBO-ANTUNES, un écrivain majeur d’aujourd’hui.
Coup de Cœur CD : Jazz World :
Concha d’or du meilleur film au Festival de San Sebastian, prix spécial du jury au Festival de Chicago et au Festival de Tokyo, Prix du public au Festival de Montréal, Prix du Jury Jeunes aux Rencontres Cinématographiques de Cannes 2004.

Dans un village de réfugiés au Kurdistan irakien, peu de temps avant l’intervention US, Kak Satellit, jeune garçon débrouillard, gagne sa vie en installant des antennes paraboliques dans les différents camps, mais aussi en revendant des mines récupérées dans les champs voisins avec l’aide d’une troupe d’enfants dont il est le chef -et protecteur- incontesté. Kak Satellit a de l’espoir et de l’énergie à revendre. Arrive un jeune garçon mutilé accompagné de sa sœur (dont il tombe amoureux) et de son jeune fils…
C’est le premier long métrage tourné en Irak depuis l’intervention américaine.

Bahman Ghobadi, cinéaste kurde iranien, auteur du magnifique « Un temps pour l’ivresse des chevaux », ancien assistant de Kiarostami, est aujourd’hui le premier réalisateur à nous faire parvenir de ce pays, à feu et à sang, d’autres images que celles des Journaux Télévisés et des fictions made in USA.

Bouleversé par le sort des enfants et les horreurs « collatérales » de la guerre - de toutes les guerres- Bahman Ghobadi a choisi encore une fois de raconter leur histoire dans une sobre et superbe mise en scène. Un long cri en images fortes et belles.

Un film coup de poing. A voir et faire voir absolument.
Cinéma " Les Tortues volent aussi ". de Bahman Ghobadi (Irak-Iran 2004) -
                     Avec Soran Ebrahim, Hirsh Feyssal, Ava Latif