Cinéma « Head On » de Fatih Akin
« Chabiba » de Karim Zyad et le
groupe Ifriqya
http://www.planet-dz.com/
Cahit sait ce que signifie "commencer
une nouvelle vie". Drogue et alcool endorment son mal de vivre. La jeune
et jolie Sibel est, comme Cahit, turco-allemande et aime trop la vie pour
une musulmane convenable. Afin de fuir la prison d'une famille dévote
et conservatrice, elle feint une tentative de suicide. Mais c'est la honte,
et non la liberté, qui l'attend. Seul le mariage peut la sauver. Elle
supplie alors Cahit, à peine croisé à l'hôpital,
de l'épouser. Il refuse, puis accepte, à contrecoeur. Pour la
sauver, peut-être... Pour faire quelque chose de bien dans sa vie. La
vie conjuguale se limite au partage d'un appartement, guère plus. Tandis
qu'elle savoure sa nouvelle liberté, il voit occasionnellement une
ex-petite amie et continue à s'oublier dans l'alcool. Jusqu'à
ce que l'amour s'impose à lui comme une évidente voie d'issue...
http://www.allocine.fr/
Une construction originale qui permet
à Eva Lobò –personnage central de la nouvelle ouvrant
le roman – et aussi narratrice, de revenir, vingt ans après l’indépendance
du Mozambique , sur les derniers moments de l’ère coloniale tels
qu’elle les a vraiment vécus en tant que femme et épouse
d’officier engagé dans une guerre d’une violence inouïe.
Lídia Jorge - qui a séjourné au Mozambique de 1972 à
1974 - fait remarquablement ressentir les odeurs et les couleurs, le vide
existentiel aussi, de ce monde baroque, vain et terrible qui n’en finit
pas d’agoniser.
Sur fond de faillite du discours impérial et patriarcal du salazarisme
flamboyant, Eva Lobò / Lídia Jorge interpelle les héritiers
de l’Empire portugais et au delà tous ceux qui furent les protagonistes
des temps coloniaux : comment ce qui aurait du susciter un immense cri de
refus n’a t - il été finalement que murmures étouffés
?
«…..Malgré tout , suivez mon conseil, ne vous souciez pas
de la vérité, impossible à reconstituer, ni de la vraisemblance,
qui est une illusion des sens ».
« …Je me rendais compte aussi que personne ne parlait de la guerre
avec sérieux. Ce qui se produisait dans le Nord était une rébellion
et la riposte une contre rébellion. Ou pas même cela –
ce qui se produisait c’était des actes de banditisme, et la répression
du banditisme se nommait contre-subversion. Mais pas guerre. »
« Décidément, la vérité n’est pas
le réel encore que les deux soient jumeaux »(…)
« Arrêtez votre récit ici, laissez-le en suspens, ne lui
donnez pas un sens qui soit utilisable, ne le continuez pas, n’écoutez
plus les mots. Les mots peu à peu se détachent des objets qu’ils
désignent, une fois les mots énoncés seuls des sons se
font entendre et des sons ne subsistent que des murmures, le dernier stade
avant l’effacement total (…) »
Lídia Jorge
Livre «
Le Rivage des Murmures » « A Costa dos Murmurios »
de Lídia Jorge (Ed. Métailié. Collection « Suites
»)
Un des livres les plus célèbres de la grande romancière portugaise Lídia Jorge.