Ces rencontres autour de son livre se déroulent en partenariat avec Michel Barak
et ses amis des Bouches du Rhône :
Lundi 12 décembre à 18h30* à Aix en Provence - Librairie Forum Harmonia Mundi - 20 place de Verdun
Mardi 13 décembre à 19h00* à Marseille - Librairie Paidos - 54 cours Julien
*A l’issue de ces rencontres Henri Alleg dédicacera son livre.
Henri ALLEG,
Un témoin exceptionnel de l'Histoire.
Henri Alleg a dix-huit ans quand il découvre l'Algérie
coloniale en 1939. Ce devait être une simple étape d'un voyage
à travers le monde, mais très vite il se lie avec de jeunes
militants algériens indépendantistes et communistes. Antifasciste,
il lutte dans la clandestinité contre l'invasion allemande jusqu'au
débarquement allié en 1942.
A la Libération, il devient permanent de la Jeunesse Communiste et
membre du comité central du Parti Communiste Algérien.
En 1951, il est nommé directeur d' "Alger républicain".
Ce journal populaire qui se veut le porte-parole de la révolution
algérienne sera interdit en 1955. La même année, un
décret du gouvernement interdit le Parti Communiste Algérien,
la répression s'intensifie. Henri Alleg est arrêté en
juin 1957. Inculpé d'atteinte à la sûreté de
l'Etat, il est incarcéré à Alger.
C'est en prison qu'il écrira La Question, un livre-événement
dans lequel il dénonce la torture dont il a été l'une
des victimes. Publié en 1958 aux éditions de Minuit, le livre
sera très vite saisi par les autorités françaises.
40 ans après, Henri ALLEG retourne en Algérie sous l’œil
de la caméra de Jean-Pierre LLEDO dans le documentaire « le
rêve algérien ».
« Mémoire algérienne »
est un témoignage exceptionnel sur les mouvements politiques et le
climat social en Algérie à la veille de l'indépendance.
C'est aussi un hommage chaleureux aux anciens compagnons de lutte.
Novembre 2005
GRASSE - Mardi 8 novembre .
Extraits de la conférence de Ali KAZANCIGIL
(l’intégralité du propos peut être obtenue auprès du FTM)
La Turquie en mouvement,
avec ses contradictions, avec ses avancées et ses régressions,
avance quand même vers un futur un peu plus apaisé que ce qu'elle
à connu dans le passé.
La modernisation de la Turquie à débuté
il y a prés de deux siècles sous l’empire ottoman. La
création de la république en 1923 - ce qu'on appelle la révolution
kémaliste - est en quelque sorte l';aboutissement des efforts de modernisation
qui ont commencé dans les années 1820.
Qu';est ce qui a fait que la Turquie réussisse, malgré toutes
ses lacunes, à installer une laïcité, réussisse
à se démocratiser davantage que d'autres sociétés
musulmanes.
Les Ottomans ont créé leur empire à partir du début
du XIVè siècle. Ils ont fait une sorte de syncrétisme
en prenant des traditions d’Asie centrale d'avant l'Islam, des empires
arabes, de l’empire Perse et surtout de Byzance et de Rome via Byzance.
Ces influences romaine et byzantine expliquent beaucoup de choses. Notamment
les rapports entre le politique et le religieux.
Il y a un très grand nombre de spécificités dans cet
empire musulman, mâtiné d’influences romaine, byzantine
et balkanique. Ce qui explique peut être qu’à partir du
XIXè siècle, après son affaiblissement, il y a eu cette
volonté des élites étatiques du Palais et de la bureaucratie
ottomane d'importer de l’Europe une administration moderne, une armée
moderne, ainsi qu’une justice, une éducation et un enseignement
sécularisés.
Les kemalistes et la république laïque
La république a été créée en 1923. Les années 20 et 30 ont connu toute une série de réformes. Notamment la séparation du politique et du religieux, le code civil (inspiré du code suisse) donc la disparition totale de toute loi religieuse dans la vie publique, l’unification de l’enseignement totalement laïque etc. ..
Tout cela a constitué une révolution culturelle et législative très importante.
Cet effort de modernisation de la Turquie a pris comme modèle la France. (l’administration publique, l’Etat, l’enseignement, la justice…)
Les kémalistes qui étaient des lecteurs des auteurs français - Mustapha Kémal lui même été un grand lecteur de Rousseau - se sont vraiment inspirés du modèle français.
D’où la laïcité. les kémalistes ont aussitôt introduit cette notion après la création de la république. Venant d’un pays islamique, c’était quand même assez remarquable, l’Islam étant, parmi les religions monothéistes (Chrétienté et Judaïsme), la plus moniste. La laïcité turque s’est inspirée de la laïcité française l’élevant au rang constitutionnel, mais mâtinée de la tradition ottomane des rapports entre le religieux et le politique, tradition ottomane elle même inspirée par Byzance.
Laïcité et modernité, bases de la démocratisation
La laïcité a créé un espace public et démocratique autonome par rapport à la religion. Cela a été à mon avis la base de la démocratisation de la Turquie. C’est un acquis extrêmement important. J’espère que dans le cadre de la démocratisation actuelle les lacunes de la laïcité seront surmontées. Son existence est un très grand avantage pour la Turquie. Cette laïcité a été autoritaire comme toute la modernité turque au départ. Et peu à peu elle s’est installée dans la société et, au delà de la laïcité constitutionnelle, il y a aujourd’hui une sécularisation dans le sens d’une acceptation par les différentes confessions d’une coexistence, d’un pluralisme confessionnel. Ce sont des choses en développement, c’est encourageant. (…)
Il y a aussi un autre aspect des rapports entre la société et la religion très important. A partir des années 70, 80, et jusqu’à l’heure actuelle, on a assisté à un phénomène sociologique extraordinaire en Anatolie. Des paysans, des petits commerçants, sont devenus des entrepreneurs. Il y a eu un phénomène à la manière de l’esprit de l’éthique protestante de Max Weber. C’est à dire que des gens très religieux, très croyants, se sont lancés dans des affaires, adoptant, en quelque sorte et sans le savoir, cette théorie de la prédestination des Protestants. (…)
C’est un des aspects de la modernité turque. Cette espèce de mouvement à la fois politique, économique, qui vient par le bas alors que pendant très longtemps la modernité turque a été « édictée » par le haut, de manière un peu autoritaire.
Ce sont là les éléments constitutifs de la Turquie aujourd’hui. Il y a un espace autonome par rapport à la religion et qui domine. Il y a une sorte de « sortie de religion » comme l’a appelé le philosophe français Marcel Gauchet. A un moment donné la société bascule dans une situation où ce ne sont plus les principes religieux qui la structurent et qui structurent le système politique mais d’autres principes sécularisés. La Turquie avance dans cette direction. La société civile, qui a ses fragilités, se structure et devient plus puissante, beaucoup plus forte. Il y a un phénomène d’individualisation qui est en marche et qui fait que le carcan communautariste se desserre sur les individus.
Les défis de la démocratie turque
La transition démocratique institutionnelle a commencé en Turquie en 1945 avec le multipartisme et dès 1946 avec les premières élections pluralistes. Ensuite, la transition s’est poursuivie avec des difficultés : trois coup d’état (1960, 71 80) Le dernier a été le plus terrible. Ses effets se font encore ressentir aujourd’hui parce que les appareils sécuritaires qui ont été mis en place dans les années 80 n’ont pas été complètement éliminés. Malgré tout, il y a eu une cinquantaine d’années d’élections libres. Finalement, une culture démocratique, de l’alternance s’est installée.
La Turquie n’est pas encore tout à fait une société démocratique pour toutes ces raisons, mais les progrès réalisés ne sont pas négligeables. (…)
Comme partout dans les pays musulmans l’Islam est devenu, dans le cadre de la modernité d’ailleurs, un mouvement politique. Or, en Turquie, au cours des trois dernières décennies, les partis représentant ce courant ont toujours été perçus comme une menace pour la démocratie parce qu’ils affirmaient ouvertement « pour nous la démocratie est un moyen, la finalité est l’application de la loi coranique ». Or, en 2001 il y a eu une scission dans le mouvement islamiste et des « jeunes turcs » de ce parti ont créé le parti Justice et Développement, au pouvoir aujourd’hui. Leurs dirigeants affirment en substance « nous sommes des musulmans, très croyants, mais notre parti n’a pas de religion. Nous sommes des conservateurs démocrates, nous nous inspirons de la démocratie chrétienne européenne, nous sommes des musulmans démocrates, nous ne voulons pas imposer la charia. Nous avons eu tort de penser que la démocratie est un moyen, un instrument. Non, la démocratie c’est la finalité ».
C’est vrai qu’il y a beaucoup de gens qui doutent encore de leurs sincérité, mais c’est un fait, qu’en l’espace de trois ou quatre ans (de 2002 à 2005) ils ont effectué des réformes plus rapidement et plus profondément que d’autres, au gouvernement, qui se prétendaient occidentalisés. Certes, ces réformes ne sont pas appliquées complètement, dans la législation il y a encore des choses à changer. ils ont adopté par exemple un nouveau code pénal et son article 301 qui punit de peine de prison la soit disant « insulte à l’identité turque ». Et cela est incompatible avec la liberté d’expression. Il y a un autre article qui interdit de critiquer la politique turque, la présence de l’armée à Chypre, de dire que le massacre arménien en 1915 est un génocide. Tout cela est passible d’emprisonnement.
Malgré cela la presse est plus libre qu’avant, plus critique. Nous avons pu tenir, à Istanbul fin septembre, une conférence indépendante, libre et critique sur la question de la tragédie arménienne, malgré les difficultés. Il y a quand même un certain progrès au niveau des droits culturels et linguistiques des minorités dont les Kurdes. C’est loin d’être parfait. Dans les appareils d’état il y en a qui empêchent l’application de la législation adoptée sur cette question là. Mais on peut dire qu’une bonne direction a été prise, et le progrès des ces avancées est bien sûr l’affaire des Turcs, mais cela dépend aussi beaucoup de ce qui va se passer avec l’Union européenne.
Turquie et Europe, l'appel à la raison
La Turquie, va-t-elle surmonter les obstacles ?
L’Union Européenne va-t-elle aussi surmonter ses réticences ?
Des réticences parfois fondées sur de vrais problèmes,
des problèmes rationnels, calculables, négociables sur lesquels
on peut faire des compromis. Ce qui a été désolant dans
le débat sur la question turque pendant ces dix huit derniers mois,
c’est le fait qu’il ait été dévoyé,
capté par des discours populistes d’une part et essentialistes
de l’autre. Des responsables politiques en France, et dans d’autre
pays, de premier plan, qui se disent démocrates, attachés aux
valeurs et aux principes universalistes qui fondent l’Europe, ont utilisé
des arguments essentialistes. (L'essentialisme c'est cette doctrine politique
qui consiste à attribuer à l’autre une essence immuable,
inchangeable.. Quand on sait ce que cela adonné dans les années
30 et 40 en Europe c’est quand même très grave. Des personnalités,
qui se situent pourtant à gauche, ont affirmé être « contre
l’entrée de la Turquie parce que les Turcs ne pourront jamais
adopter avec sincérité la démocratie, les droits de l'Homme,
l'égalité homme femme… ». Mais au nom de quoi
pose-t-on cela comme postulat. C’est inacceptable. Le débat sur
l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne a
rendu les gens un peu fous. Des gens honorables et des démocrates ont
tenu des discours dignes des Le Pen et De Villiers.
Le débat a été capté, a été dévié et du coup on a pas parlé des vraies questions.
Il n';y a pas eu d’avancée sur une connaissance mutuelle entre
les Européens et les Turcs. Espérons que dans la période
à venir on pourra, loin des arguments et des débats culturalistes
et essentialistes qui ne donnent aucun moyen de discuter on pourra débattre
de la Turquie de manière plus rationnelle, sur des questions sur lesquelles
on peut faire des compromis, s'entendre, négocier.
Ali KAZANCIGIL Grasse 8 novembre 2005
Ali Kazancigil est auteurs de nombreux travaux de recherches et de deux ouvrages:
" La Turquie au tournant " du siècle" et co-auteur de " la Turquie ".
Octobre 2005
CONFERENCE - LIVRES
Le FTM reçoit Ilan HALEVI, ancien Vice-ministre des Affaires Etrangères de l’Autorité Palestinienne, expert international et historien pour une série de rencontres autour de son livre largement autobiographique « Allers Retours » (Ed. Flammarion, 2005)
Témoin exceptionnel d'une histoire exceptionnelle, comme le révèle son dernier livre « Allers-Retours » où il raconte son parcours incroyable et les faces cachées du conflit du Proche-Orien, Ilan Halevi, palestinien d'origine juive, est né à Lyon en 1943 dans une famille de Résistants. Il fait ses études en France avant de partir en Israël en 1965 comme syndicaliste. Emblématique, homme à part, il fréquente la gauche radicale israélienne et palestinienne et s'engage en 1973 dans l’OLP. Nommé diplomate dès 1983 par Yasser Arafat, c’est à la fois un homme de terrain, un homme de Paix, qui a notamment participé aux négociations de Madrid et de Washington avant de devenir Vice-ministre des Affaires Etrangères de l'Autorité Palestinienne.
Novembre 2004
Pedro DA NOBREGA
Le Portugal : Une île méditerranéenne face à un océan atlantique ?
format : 15 cm X 21 cm, broché, parution novembre 2004,
ISBN 2-84776-316-3, prix public : 12 €, diffusion et distribution Thélès.
Pedro Da Nóbrega est né à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, d'un père réfugié politique portugais et d'une mère française. Il a connu le Portugal en 1972 où il vécu la Révolution des Rillets de 1974 à 1975. Rentré en France à la fin des années 1970, il vit à Nice.Diplômé d'histoire et d'anthropologie, Pedro Da Nóbrega a diverses responsabilités au sein du mouvement associatif portugais.
Comment Le Portugal, qui n'a pas un seul kilomètre de côte donnant sur la Méditerranée peut-il être considéré comme un pays méditerranéen.? Fernand Braudel a montré avec talent et rigueur comment une approche anthropologique pouvait aider à dépasser les strictes limites géographiques, concernant la Méditerranée. Mais pourquoi parler du Portugal comme d'un pays méditerranéen suscite encore aujourd'hui d'aussi vives polémiques et d abord au Portugal ? Pourquoi objecte-t-on de façon récurrente la façade atlantique du Portugal pour nier sa dimension méditerranéenne ? Et si le Portugal " officiel " n'a jamais hésité à revendiquer un héritage gréco-romain issu de l'espace méditerranéen, pourquoi avoir nié si longtemps et si fortement d'autres influences méditerranéennes constitutives de son histoire et de son identité, comme tout ce qui relève de l'ensemble phénico-judéo-arabe ? Le positionnement du Portugal dans l'Union européenne et l'Alliance Atlantique engendre de vifs débats sur les relations avec les U.S.A et montre que si l'histoire prétend se pencher sur le passé, c est avec un regard empreint de questions et d'enjeux très actuels, où les débats idéologiques sont toujours présents. Interpeller les postulats martelés pendants des siècles, c'est aussi travailler à restituer au Portugal la pluralité de ses origines et souhaiter que cela puisse contribuer à mieux le situer, même modestement, dans l'échiquier géopolitique mondial. Cela permet aussi de constater que les civilisations des deux rives de la Méditerranée sont beaucoup plus proches que les tenants des discours apocalyptiques sur " le choc des civilisations " ne le prétendent.
1 au 5 Février 2010 / Tournée avec Mahi BINEBINE
et Les Etoiles de Sidi Moumen
Flammarion janvier 2010 |
Rencontres Signatures
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Une bande de gamins et leur club de foot Les Etoiles dans le bidonville de Sidi Moumen avec une décharge de 100 ha pour horizon. L’histoire se déroule juste avant les attentats Casablanca de mai 2003. . |
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22è FTM saison 2009/2010 |
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La librairie du 22è FTM (sélection) |
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La retirada, exode et exil des
républicains espagnols. Dessins, photos
et textes.
Josep et Georges Bartoli et Laurence Garcia Actes Sud 2009 La Retirada, Mots et images d'un exode Véronique Moulinié Ed. Garae Hésiode 2009 De la frontière aux barbelés. Les Chemins de la Retirada. Serge Barba Ed Trabucaire 2009 Républicains espagnols en Midi-Pyrénées. Exil, Histoire et Mémoire. José Jornet (s/la dir.)Presses Universitaires du Mirail / Région Midi Pyrénées 2005 Mémoires espagnoles, Véronique Olivares. Préface et création artistique de Michel Reynaud. Ed Tiresias 2008 Les Républicains espagnols dans le camp nazi de Mauthausen. Véronique Olivares, Pierre Salou Ed Tiresias 2006 Le roman des Glières. La résistance des républicains espagnols au plateau des Glières Prix de la résistance 2007. Michel Reynaud et Véronique Olivares. Tiresias 2007 De l'exil et des camps. Écrire et peindre, de Max Aub à Ramón Gaya, Bernard Sicot Ed. Regards, 2009 L'exil des républicains en France : de la guerre civile à la mort de Franco. Geneviève Dreyfus-Armand Albin Michel - 1999 Rouges. Maquis de France et d'Espagne. Les Guérilleros. Jean Ortiz Ed Atlantica 2006 |
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Conférence de Slomo
SAND
Mardi 14 avril 2009 18h30 NICE
"Israéliens et Palestiniens sont-ils
dans une impasse?"
Université de Nice - Faculté des Lettres Amphi 69
Shlomo Sand, que le FTM avait reçu en novembre
dernier, sillonne de nouveau la France avec son best-seller " Comment
le peuple juif fut inventé " (Fayard 2008). Cette fois, l'historien de
l'Université de Tel-Aviv, apportera son éclairage actualisé suite à la
tragédie de Gaza, à la victoire du conservateur Netanyahou et la mise
en place d'un gouvernement de large alliance (de l'extrême-droit au travailliste)
en Israël. A l'invitation de l'Association France Palestine Solidarité
06 en partenariat avec Les Amis du Mondes Diplomatique et l'association
Festival TransMéditerranée, l'intellectuel israélien ne manquera pas
d'abordern au cours de sa conférence mardi 14 avril à 18h30 à la
faculté des Lettres de l'Université de Nice, les nombreuses questions
que l'on se pose aujourd'hui sur l'avenir et le sens du processus de paix,
mais aussi sur l'avenir de l'Etat d'Israël sans le contrepoids d'un Etat
palestinien….
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Entretien avec Aziz
BINEBINE autour de son livre TAZMAMORT
"Tazmamart, c'était d'abord des hommes. Des
vivants et des morts, des anges et des démons, des sages et des fous,
des hommes, rien que des hommes projetés dans un monde où les extrêmes
et l'horreur étaient banalisés. C'est à ces hommes que je tiens à rendre
hommage, ceux qui ne sont plus là pour dire leurs peines et leurs joies,
leurs regrets et leurs espoirs. Je veux raconter le plus honnêtement possible
comment ils ont vécu et comment ils sont morts, le rapporter comme je
l'ai vécu " lire et télécharger l'entretien voir la vidéo |
Avril 2009- Aziz BINEBINE
et son livre TAZMAMORT (Denoël 02/2009)
à GRASSE mercredi 8 avril 18h30 Palais des Congrès
à MARSEILLE jeudi 9 avril 19h00 Librairie Païdos
Emmuré pendant 18 ans et 3 mois dans un caveau en béton de deux mètres sur trois,
pour sa participation, malgrè lui, au coup d'état de Skhirat en 1971,
Aziz Binebine est l'un des 6 rescapés (sur 29) du tristement célèbre bagne-mouroir
de Hassan II.
Délivré en 1991, et parce que cette expérience était pour lui "indicible",
l'auteur a volontairement "oublié l'enfer pour ne pas traîner ce souvenir comme
un boulet, et ne plus être prisonnier dans sa tête".
Aujourd'hui, c'est un hommage à ses compagnons disparus que veut rendre l'auteur-survivant
à travers son bouleversant et précieux témoignage.
Il rêvait d'être journaliste ou cinéaste, il devint militaire. Petit-fils
et fils de courtisan, il devint opposant. Jeune 'play-boy', il devint bagnard.
A sa libération en 1991, il se passionne pour l'informatique et ouvre le premier
cyber de Marrakech.
télécharger
l'invitation
Echos d'une tournée
en PACA pour le coup d'envoi de la 21è saison du FTM
A Grasse, Sainte-Tulle,
Marseille et Nice, le public a répondu présent. Il y avait de quoi ! Comme l'ont
affirmé, lors de l'inauguration, Patrick Allemand, 1er vice président du Conseil
régional et Paul Euzière, président du FTM, ce sont des " passeurs d'espoir,
des porteurs d'avenir " qui ont sillonné la PACA en ces journées de novembre
(qui tombaient pile avec la semaine de la solidarité internationale). Artistes,
universitaires, militants politiques et de la société civile, ils sont des acteurs
et des créateurs de premier plan de l'engagement et du dialogue israélo-palestinien.
En donnant à voir et à rencontrer cet autre visage d'Israël a dit Paul Euzière,
ces voix nous sortent des sentiers battus.
L'Etat palestinien, l'Etat israélien,
un Etat ou deux Etats… Il en a fortement été question au cours de ces rencontres
avec l'historien Shlomo Sand, le sociologue et responsable politique, Issam
Makhoul et le journaliste pacifiste Michel Warschawski. La jeune photographe
Keren Manor (co-auteure de l'expo Jérusalem dépossédée et cofondatrice du collectif
Activestills - voir rubrique expos) était aussi de la partie et ses paroles,
celles de la nouvelle génération, ont beaucoup touché.
Extraits...
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Israélienne, 31 ans, issue d'une famille
de " mizrahis " (juifs des pays arabes), l'une des fondatrices d'Activestills
(groupe de photographes israéliens qui cherchent à éveiller les consciences
par la photo) et Active Vision (ONG de défense d'enfants immigrés menacés
d'expulsion), membre de Anarchistes contre le Mur.
Son véritable engagement date de 2005, au cours d'une manifestation contre le Mur à Bilin qui lui a fait franchir le cap. Depuis, elle prend une part active à la contestation de l'occupation. Au départ, raconte t-elle, c'était pour voir, dans la réalité, ce dont j'entendais parler, c'était aussi une curiosité de photojournaliste. J'ai été bouleversée. Cela a suffi à modifier totalement ma vision des choses. De l'ignorance à la clairvoyance, tout à été remis en question ; la réalité m'est apparue en pleine face. Je ne pouvais plus oublier ce que j'ai vu et revenir à ma vie normale. Quelque chose avait changé, je rencontrais des Palestiniens pour la première fois. La réalité en Israël est que vous pouvez vivre à vingt minutes d'un village palestinien en menant une vie totalement différente sans avoir aucune idée de la manière dont ils vivent. En ce qui concerne le camp de la paix en Israël, Keren Manor estime que le mot gauche a été vidé de son sens. "Gauche" et "sioniste" sont antinomiques. Parler de paix ne suffit pas, il faut parler de Justice. L'avenir ? La meilleure solution serait que les gens vivent ensemble sans divisions religieuses, dans un seul Etat. Mais, à l'heure actuelle, la solution la plus réaliste et pragmatique est celle de deux Etats. |
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FTM 21è saison 2008/2009 |
Conférence débat à Grasse |
Cet historien, professeur à l'université
de Tel-Aviv, né en Autriche, a grandi en en Israël après avoir passé les
deux premières années de sa vie dans un camp de réfugiés en Allemagne.
Il a prolongé ses études à Paris où il a soutenu, sous la direction de
Madeleine Rebérioux une maîtrise sur Jean Jaurès et une thèse sur Georges
Sorel. Après l'histoire du cinéma et des intellectuels, il s'est penché
sur l'histoire du peuple juif. |
Michel Warschawski Né à Strasbourg où il vit jusqu'à l'âge de 16 ans, il s'engage contre l'occupation depuis l'âge de 18 ans ce qui lui vaut d'être condamné plusieurs fois à la prison pour "soutien d'organisations palestiniennes illégales". Il crée et dirige le Centre d'information alternative (AIC). Militant altermondialiste, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont " Sur la frontière ", " Le défi binational ". Cet ami fidèle du Festival TransMéditerranée, préfère qu'on le qualifie de militant contre l'occupation car estime t-il, on peut mettre plusieurs choses dans le mot paix. Il faut déconstruite les discours de prétendus processus de paix alors que le processus de colonisation avance comme un bulldozzer. Il s'inscrit dans l'entreprise de " recolonisation du monde " qui, plus que la dérégulation économique, remet en cause les droits sociaux et sociétaux ; le Droit des acquis de l'Humanité. Sur l'état du mouvement pacifiste israélien; Michel Warschawski reprend l'image chère à Uri Avnery de la bicyclette avec une grande et une petite roue ; si cette dernière fonctionne avec la multitude de petites ONG et actions diverses, elle n'arrive plus agir sur la grande roue, celle qui est constituée de mouvements comme " La Paix Maintenant " et qui a un impact sur les centres de décisions. Nos possibilités de provoquer des changements en profondeur se sont, hélas, affaiblies. Malgré tout moi qui ais écrit " le défi binational ", l'option de deux Etats côte à côte me parait encore possible. Sur cette perspective nous n'avons pas atteint l'irréversibilité. Une situation devient irréversible lorsque les victimes cessent de croire que ça peut changer. |
Sociologue, Directeur de l'Institut
Emil Touma d'Etudes palestinienne et israélienne de Haïfa, député à
la Knesseth (1999-2006) secrétaire général du PC israélien (2002-2007).
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A
A la librairie Païdos à Marseille
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(Ni'lin) Photo Keren Manor / Activestills |
Mars 2008 Printemps des Poètes
- ELOGE DE L'AUTRE
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